jeudi 27 novembre 2008

Ho?

J'apprends cette semaine que "Lulu femme nue" premier livre est en cours de réimpression.



Ô lecteurs, je vous le dis tout net: Si c'est une façon pour vous de m'inciter à accélérer la réalisation du second, je vous préviens : ça ne marchera pas.

Je vous laisse, je vais arroser ça avec la femme de ma vie.

lundi 24 novembre 2008

Stand by

Retour du festival de Blois, où j'ai eu le plaisir de rencontrer quelques visiteurs quotidiens de ce blog.

Je me dois donc de les prévenir: Inutile de passer souvent ici avant une grosse semaine. Lulu n'avancera pas beaucoup, pour cause de déplacements divers, et d'infidélités (très) ponctuelles à la dame. Deux hebdos viennent en effet de me demander une planche pour décembre. Et j'ai accepté.



J'aime bien ces petit pas de côté, qui sont comme d'agréables pauses dans le long travail que représente un (deux) livre(s) de 80 pages couleurs. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: je ne m'emmerde pas une seconde à réaliser Lulu. Au contraire, j'apprécie de plus en plus l'immersion dans de longs projets, et il n'est pas impossible que dans les années qui viennent, la pagination de mes livres subisse une inflation notable.

En attendant, donc, Lulu fait relâche.
Et le tome 3 de Geronimo, que je réalise avec Joub, en profite pour réclamer du story-board.

Petit rappel aux plus parisiens d'entre vous: vendredi, à 19h, à l'invitation du FIBD, je viens dessiner en direct et en public au Centre Pompidou (petite salle, niveau -1, plus d'infos sur mon site).

PS (en forme du running gag...): Devinez sur quoi a roulé le train au retour de Blois? Non? Si. À ce sujet, et très modestement, je voudrais suggérer une piste à Madame la Ministre de l'Intérieur, qui vient de réactualiser un peu maladroitement le concept d'ultra gauche pour divertir le bon peuple: Ne relâchez pas trop vite les dangereux tueurs de caténaires que vous avez capturés sans trembler sur le plateau de Millevaches. Il est très vraisemblable que ces sales gauchistes aient dressé des hordes de sangliers à foncer tête baissée sous les trains. Je peux témoigner.
Brrr. Des sangliers kamikazes d'ultra gauche. Ça fait frémir.

jeudi 20 novembre 2008

Le sursis

Ce soir, quinze planches de "Lulu femme nue", second livre, sont terminées et mises en couleurs. On avance.



Je laisse tout ça reposer. J'y reviendrai dans quelques semaines, l'œil frais et oublieux. Et je le sais, quelques cases plus mal foutues que les autres y laisseront leur peau. Pour l'instant, dans l'ombre rassurante de consœurs plus solides, elles se font discrètes sur la page, espérant me blouser.

Ce qu'elles ignorent, les pauvrettes, c'est qu'en les dessinant, déjà, je les sentais condamnées.

Rien du tout. Impitoyable, je serai (si j'ai le temps).

mardi 18 novembre 2008

Encres & poils de martre

Avant de continuer les planches, une petite séance de mise en couleurs de la section déjà dessinée.




Je sais bien, tout le monde me le dit, que, pour la mise en couleurs, Photoshop est plus:
- précis
- pratique
- souple
- propre
- facile
etc...

Mais, à toutes ces qualités indiscutables, j'oppose un argument définitif:
Le contact du papier (qui gondole), de l'encre (qui bave) et des pinceaux (qui perdent leurs poils), me procure plus de PLAISIR que l'écran.

-Silence-

lundi 17 novembre 2008

Travail à mi-temps

Retour d'un petit voyage à Bruxelles, où j'ai pu parler de Lulu au journal de 13 heures de la RTBF, après quoi les éditions Futuropolis avaient organisé une séance de signatures à la librairie Brusel. Le lendemain, dans la bonne ville d'Angers, c'est cette fois l'équipe de la librairie Contact qui attendait de pied ferme les futurs lecteurs de Lulu.

La promo bat son plein, et je m'amuse beaucoup à l'écoute des diverses hypothèses qu'échafaudent lecteurs, libraires & journalistes quant à la teneur du second tome.

Je dois cependant avouer que les prochaines semaines ne seront pas aussi productives qu'elles auraient pu l'être. En quelques sortes, Lulu m'empêche de travailler pleinement sur Lulu.

Allez, voici un extrait de la planche 15, crayonnée aujourd'hui.



PS1: Je découvre une critique de "Lulu femme nue", 1er livre dans Livres Hebdo du 31 octobre. L'auteur du texte semble sous-entendre que c'est pour des raisons commerciales que Futuropolis publie ce récit en deux volumes plutôt qu'un (2 X 16€, plutôt que 25 ou 26€, hou les vilains requins). Je précise donc que c'est moi, dès le début de l'écriture de ce scénario, qui avais envie et qui ai choisi de réaliser un diptyque. Je l'ai proposé comme tel à mon éditeur qui l'a accepté.

PS2: Dans ma note du 08 novembre, j'ai déjà fait état des louables efforts de la SNCF en faveur de la lecture. Cette fois, c'est une panne de Thalys qui m'a permis de déguster d'une traite entre Bruxelles et Paris le très beau "Courir" de Jean Échenoz (éditions de Minuit) que je vous conseille chaudement.
J'ai craint ensuite de manquer de temps pour attaquer le conséquent "Microfictions" de Régis Jauffret dans le TGV Paris-Angers. C'était sans compter le dévouement de ladite SNCF, qui, grâce à un judicieux lâcher de sangliers sur les voies, nous a offert de longs moments supplémentaires de lecture. Merci à tous. Et mes condoléances aux marcassins dont les parents ont fini en steack tartare sous les roues de la loco.

mercredi 12 novembre 2008

Profondeur de champ

En ce moment, pas mal de gens se baladent dans le fond de mes cases. Souvent assez loin.





D'autres quidams passent parfois au premier plan. J'aime bien dessiner ces personnages qu'on ne reverra pas.




On prend une inspiration et on se lance. Un nez, un regard, une implantation capillaire. Un visage. Il (ou elle) apparaît. Ne fait que passer. Merci.
Ceux qui passent au loin sont réduits à un signe, à quelques traits. Sur la feuille, il ne s'agit que de quelques millimètres. La technique intervient peu. C'est l'instinct qui parle. Une démarche, un attitude. Ça passe ou pas.

Ci-dessus, des extraits de la planche 14.

lundi 10 novembre 2008

Encre & graphite

Aujourd'hui, encrage de la planche 11...




... et crayonné de la 12, sur laquelle les dialogues flottent encore un peu. On verra ça demain.



En tant que dialoguiste, j'ai mis au point une technique assez stupide: Je crayonne l'attitude et l'expression des personnages en ayant une vague idée de ce qu'il vont dire. Puis j'affine la teneur de leur texte en fonction de leur expression, que je modifie en fonction de leurs paroles, qui influencent forcément leur physionomie, qui...

Il m'arrive même, au moment d'encrer les textes, de les modifier une dernière fois, sans filet. Et bien sûr, souvent, en terme d'encombrement, ça ne passe plus.

Bref. Stupide, je vous dis.

samedi 8 novembre 2008

Petite balade helvétique

Retour d'un voyage de presse en Suisse, organisé par Évelyne Colas, infatigable attachée de presse Futuropoliste, en compagnie de Jean-Pierre Gibrat. Pendant deux jours, nous avons donc parlé de nos livres aux journalistes. Lui, de son Matteo. Moi de ma Lulu.



Pour ce qui me concerne, bien sûr c'est surtout sur le premier volume de Lulu que portèrent ces conversations. Mais, inévitablement, le second fut aussi l'objet de questions et de supputations.
Peut-être nos amis journalistes en furent-ils déçus, mais j'opposai à ces interrogations un silence têtu.
J'en profite donc pour vous prévenir également: ne comptez pas sur ce blog pour obtenir des infos sur le récit lui-même. Son objet n'est que de vous informer de l'avancement (ou des reculades) du livre.

D'ailleurs, vous l'aurez compris en lisant une note précédente, moi-même, je ne suis pas très au courant de ce qui va advenir dans ces pages (oui, bon. J'exagère un peu).

Il fallait que ce fût dit.

Pour finir, j'aimerais adresser mes sincères remerciements aux cheminots français qui, grâce à un opportun mouvement de grève, m'ont permis, lors de ce périple ferroviaire, de lire d'une traite l'excellent "Pourquoi j'ai tué mon père" de Roy Lewis.

mardi 4 novembre 2008

Suivre Lulu

Le story-board de "Lulu femme nue" II vient d'aborder les rivages de la planche 20.
Être plus affirmatif que ça serait hasardeux: je sais d'expérience qu'au stade du dessin, ce que je vais raconter dévie toujours un peu. Même sur dix pauvres pages.
Inutile donc de découper de longues séquences. Elles ne serviraient à rien.

Pour chaque nouveau chapitre, c'est ainsi: je propose une direction à mon récit. Pas chien, au début, il obtempère. Puis, il prend la tangente. Son bon plaisir est de dérailler. J'ai l'air de me plaindre mais j'aime bien cette sensation de découvrir dans les séquences déjà imaginées de nouvelles portes entrouvertes que je n'avais pas envisagées. Je n'ai qu'à les pousser du pied. Souvent, ce qu'elles révèlent ne me sert à rien. Parfois s'y nichent des idées intéressantes, qui prennent place à bord de l'histoire.

Dans ces cas-là, et pour ce livre-là, mon boulot est simple: il consiste à suivre Lulu.