Bon Français soucieux de la Croissance Sacré de notre Sainte Économie, et selon l'un des Préceptes Divins de notre Petit Timonier Énervé, je travaille plus pour gagner plus. Ainsi, c'est le tout dernier jour de cette année 2008 que je publie ma dernière planche.
Hélas, hééééélas, c'est à une infâme revue culturello-bobo-gauche caviar que j'ai dû céder cet ultime effort créatif.
J'espère qu'on ne m'en tiendra pas rigueur.
mercredi 31 décembre 2008
mardi 30 décembre 2008
Cucurucucu Paloma
Quelques réponses à vos questions:
D'où vient l'idée originelle qui m'a poussé à écrire "Lulu femme nue"?
J'ai commencé par m'intéresser aux cas de "disparitions volontaires" comme il s'en produit des milliers chaque année. Monsieur (ou Madame, plus rarement semble t-il) descend acheter des cigarettes et ne revient jamais. La gendarmerie, prévenue, le (la) retrouve parfois mais ne peut donner des nouvelles à la famille éplorée que si il (elle) le souhaite.
Au final, après les différentes réécritures du scénario, ma Lulu n'est plus vraiment dans ce cas, puisque, dès le début de son escapade, elle prévient ses amis qu'elle compte bien revenir.
D'autres éléments, plus fugaces, que j'avais presque oubliés, sont aussi à l'origine de ce scénario.
Ainsi, l'un des plus anciens (peut-être le premier), et des plus furtifs est illustré par la très mauvaise image ci-dessous...
... qui est une capture d'écran (m'emmerdez pas avec la technique) d'un plan de "Parle avec elle" de Pedro Almodovar. C'est une scène nocturne. Des gens assis écoutent Caetano Veloso chanter "Cucurucucu Paloma",dans un travelling panoramique très lent, doux comme la musique de cette chanson triste. Pourquoi ce plan, assez banal, m'a t-il donné l'idée du dispositif narratif de mon livre? Pourquoi m'a t-il donné l'envie de ce mec assis dans la nuit qu'écoutent attentivement ses amis? Je n'en sais rien et pour tout dire, je m'en fous.
Mais le fait est là: Il y a longtemps, au cœur de ce film, ces quelques secondes de cinéma ont enclenché quelque chose en moi qui a participé à la fondation de "Lulu femme nue".
Et ce n'est que récemment, en revisionnant un autre Almodovar, que je me suis souvenu de cet ébranlement initial que j'avais presque oublié.
"Pourquoi ce titre?", me demande t-on par ailleurs.
Pourquoi pas, réponds-je. La nudité dont j'affuble Lulu est à prendre au sens symbolique. Elle consiste à se débarrasser des couches d'habitudes et de poussière que la vie quotidienne a accumulé.
Au moment de l'écriture du scénario, j'ai joué avec cette allitération un peu idiote, puis je l'ai gardée.
Au bout de quelques mois, alors que le premier volume était bien avancé, lors d'une de mes visites chez Futuropolis, j'ai évoqué l'idée de changer de titre. Et on a immédiatement opposé un farouche tir de barrage à cette malheureuse suggestion (on= Claude Gendrot & Evelyne Colas, perfidement secondés par toute l'équipe). Dans le doute, j'ai soumis deux-trois autres idées à quelques amis, et l'un d'eux, David Prudhomme, qui n'aimait pourtant pas celui-là a considéré les autres puis m'a déclaré "Oui, mais il faut avouer que "Lulu femme nue" c'est un titre qui reste dans la tête" .
Alors j'ai capitulé.
Pour terminer, suite à l'un de mes messages précédents, je remercie ceux d'entre vous qui me conseille de nouveaux pinceaux de grande marque. Mais, moi-même quadragénaire en cours de déforestation, je me sens tenu à une sorte de fidélité vis-à-vis de mes pauvres pinceaux qui perdent eux aussi leurs poils. En les foutant rageusement à la poubelle, je tente de conjurer la calvitie qui gagne.
D'où vient l'idée originelle qui m'a poussé à écrire "Lulu femme nue"?
J'ai commencé par m'intéresser aux cas de "disparitions volontaires" comme il s'en produit des milliers chaque année. Monsieur (ou Madame, plus rarement semble t-il) descend acheter des cigarettes et ne revient jamais. La gendarmerie, prévenue, le (la) retrouve parfois mais ne peut donner des nouvelles à la famille éplorée que si il (elle) le souhaite.
Au final, après les différentes réécritures du scénario, ma Lulu n'est plus vraiment dans ce cas, puisque, dès le début de son escapade, elle prévient ses amis qu'elle compte bien revenir.
D'autres éléments, plus fugaces, que j'avais presque oubliés, sont aussi à l'origine de ce scénario.
Ainsi, l'un des plus anciens (peut-être le premier), et des plus furtifs est illustré par la très mauvaise image ci-dessous...
... qui est une capture d'écran (m'emmerdez pas avec la technique) d'un plan de "Parle avec elle" de Pedro Almodovar. C'est une scène nocturne. Des gens assis écoutent Caetano Veloso chanter "Cucurucucu Paloma",dans un travelling panoramique très lent, doux comme la musique de cette chanson triste. Pourquoi ce plan, assez banal, m'a t-il donné l'idée du dispositif narratif de mon livre? Pourquoi m'a t-il donné l'envie de ce mec assis dans la nuit qu'écoutent attentivement ses amis? Je n'en sais rien et pour tout dire, je m'en fous.
Mais le fait est là: Il y a longtemps, au cœur de ce film, ces quelques secondes de cinéma ont enclenché quelque chose en moi qui a participé à la fondation de "Lulu femme nue".
Et ce n'est que récemment, en revisionnant un autre Almodovar, que je me suis souvenu de cet ébranlement initial que j'avais presque oublié.
"Pourquoi ce titre?", me demande t-on par ailleurs.
Pourquoi pas, réponds-je. La nudité dont j'affuble Lulu est à prendre au sens symbolique. Elle consiste à se débarrasser des couches d'habitudes et de poussière que la vie quotidienne a accumulé.
Au moment de l'écriture du scénario, j'ai joué avec cette allitération un peu idiote, puis je l'ai gardée.
Au bout de quelques mois, alors que le premier volume était bien avancé, lors d'une de mes visites chez Futuropolis, j'ai évoqué l'idée de changer de titre. Et on a immédiatement opposé un farouche tir de barrage à cette malheureuse suggestion (on= Claude Gendrot & Evelyne Colas, perfidement secondés par toute l'équipe). Dans le doute, j'ai soumis deux-trois autres idées à quelques amis, et l'un d'eux, David Prudhomme, qui n'aimait pourtant pas celui-là a considéré les autres puis m'a déclaré "Oui, mais il faut avouer que "Lulu femme nue" c'est un titre qui reste dans la tête" .
Alors j'ai capitulé.
Pour terminer, suite à l'un de mes messages précédents, je remercie ceux d'entre vous qui me conseille de nouveaux pinceaux de grande marque. Mais, moi-même quadragénaire en cours de déforestation, je me sens tenu à une sorte de fidélité vis-à-vis de mes pauvres pinceaux qui perdent eux aussi leurs poils. En les foutant rageusement à la poubelle, je tente de conjurer la calvitie qui gagne.
lundi 29 décembre 2008
20
Nous y voilà enfin.
Vingt planches.
En gros, un quart du livre.
Je viens d'en terminer la mise en couleurs.
J'aimerais pouvoir les relire pour en soupeser le rythme. Le tempo de mes livres est une de mes obsessions, et sa mise au point, un de mes plaisirs. Le rythme d'un livre, c'est sa dimension musicale, c'est ce qui rapproche peut-être la bande dessinée du jazz (infoutu de lire un accord, je ne me sens pas assez qualifié pour développer ce point, mais c'est mon blog, ici, et je dis ce que je veux).
Il est arrivé plusieurs fois, pour qualifier le sentiment procuré par la lecture d'un de mes livres, qu'on me dise que "c'est comme voir un film".
Et,bien que le plus souvent mon interlocuteur n'en soit pas conscient, c'est bien du rythme du livre qu'il me parle, qui a porté sa lecture, sans effort.
En tous cas, c'est comme ça que je l'entends. Comme un compliment. Et je dis merci. Même si quand, à l'inverse, un critique ricanant compare un film à une "bédé", c'est rarement un compliment.
Vingt planches.
En gros, un quart du livre.
Je viens d'en terminer la mise en couleurs.
J'aimerais pouvoir les relire pour en soupeser le rythme. Le tempo de mes livres est une de mes obsessions, et sa mise au point, un de mes plaisirs. Le rythme d'un livre, c'est sa dimension musicale, c'est ce qui rapproche peut-être la bande dessinée du jazz (infoutu de lire un accord, je ne me sens pas assez qualifié pour développer ce point, mais c'est mon blog, ici, et je dis ce que je veux).
Il est arrivé plusieurs fois, pour qualifier le sentiment procuré par la lecture d'un de mes livres, qu'on me dise que "c'est comme voir un film".
Et,bien que le plus souvent mon interlocuteur n'en soit pas conscient, c'est bien du rythme du livre qu'il me parle, qui a porté sa lecture, sans effort.
En tous cas, c'est comme ça que je l'entends. Comme un compliment. Et je dis merci. Même si quand, à l'inverse, un critique ricanant compare un film à une "bédé", c'est rarement un compliment.
vendredi 26 décembre 2008
Douze ans d'âge
Les deux pinceaux aquarelles ci-dessous ont au moins douze ans d'âge. C'est avec eux que j'ai mis en couleurs presque tous mes livres.
Leur rôle est de poser les "jus" qui donneront la teinte dominante de la page et/ou de la case.
Ce sont de loyaux compagnons, qui, malgré les années, ne rechignent pas à la tâche et dont je connais exactement le comportement.
Les freluquets qui posent avec eux ne méritent pas le même considération: au bout de quelques pages, ils protestent. Leur mise en pli rend l'âme, leur brushing ne tient plus. Ils réclament du repos, des attentions particulières.
Poubelle.
Ha, folle et inconséquente jeunesse. C'est pas mes deux vieux grognards qui me lâcheraient comme ça. Et si un jour -soyons fort- ils doivent eux aussi m'abandonner, j'en porterai le deuil quarante jours.
Les deux pots dégueulasses contiennent les deux couleurs qui me servent à raconter l'ombre, la lumière et la fraîcheur des deux volumes de "Lulu femme nue".
Le premier est un mélange maison d'ocre, de jaune, de rouge et de noir qui m'inquiète un peu. Il s'épaissit inexplicablement avec le temps. J'espère aller avec lui au bout du second livre sans encombre.
L'autre est un pénible cobalt à peine modifié qui présente l'inconvénient de sécher en dépit de toute logique.
Trop tard pour en changer.
Leur rôle est de poser les "jus" qui donneront la teinte dominante de la page et/ou de la case.
Ce sont de loyaux compagnons, qui, malgré les années, ne rechignent pas à la tâche et dont je connais exactement le comportement.
Les freluquets qui posent avec eux ne méritent pas le même considération: au bout de quelques pages, ils protestent. Leur mise en pli rend l'âme, leur brushing ne tient plus. Ils réclament du repos, des attentions particulières.
Poubelle.
Ha, folle et inconséquente jeunesse. C'est pas mes deux vieux grognards qui me lâcheraient comme ça. Et si un jour -soyons fort- ils doivent eux aussi m'abandonner, j'en porterai le deuil quarante jours.
Les deux pots dégueulasses contiennent les deux couleurs qui me servent à raconter l'ombre, la lumière et la fraîcheur des deux volumes de "Lulu femme nue".
Le premier est un mélange maison d'ocre, de jaune, de rouge et de noir qui m'inquiète un peu. Il s'épaissit inexplicablement avec le temps. J'espère aller avec lui au bout du second livre sans encombre.
L'autre est un pénible cobalt à peine modifié qui présente l'inconvénient de sécher en dépit de toute logique.
Trop tard pour en changer.
mardi 23 décembre 2008
Soudure
La page 19 est encrée. La "nouvelle" page 19 serais-je tenté de préciser si celle-ci ne devait pas tant à l'"ancienne" page 19 qui en était restée au stade du crayonné lorsque cette petite séance de réécriture s'avéra nécessaire.
La 19 restera donc à mes yeux une planche de soudure.
Aux vôtres, j'espère que non, en comptant sur une bienfaisante amnésie qui vous laissera lire en toute innocence le livre achevé.
La question reste d'ailleurs entière: est-il bien malin de vous ouvrir ainsi les portes de mon atelier pendant que tout ça se met en place? Je veux dire: Est-ce que le fait d'avoir eu accès aux cuisines vous empêchera de goûter tranquillement le plat?
N'allez vous pas perdre ici cette innocence technique qui nous fait désormais si souvent défaut, à nous auteurs, pour apprécier pleinement la lecture d'un livre de bande dessinée?
Il m'est (il nous est) difficile de parcourir tranquillement les pages d'un confrères sans imaginer ce qu'on aurait fait à sa place pour telle scène ou ce dont manque tel dialogue pour sonner juste.
Je dois avouer que je ne trouve pas un livre de bande dessinée par an capable de m'emporter vraiment, de me redonner ce statut si confortable de simple lecteur.
Vous êtes prévenus.
En même temps, n'oublions pas que, entre chaque case, entre chaque planche, la qualité d'une belle narration se juge finalement à celle de ses soudures.
Lisses et solides, elles garantissent une lecture fluide, qui n'écorche pas l'œil.
La 19 restera donc à mes yeux une planche de soudure.
Aux vôtres, j'espère que non, en comptant sur une bienfaisante amnésie qui vous laissera lire en toute innocence le livre achevé.
La question reste d'ailleurs entière: est-il bien malin de vous ouvrir ainsi les portes de mon atelier pendant que tout ça se met en place? Je veux dire: Est-ce que le fait d'avoir eu accès aux cuisines vous empêchera de goûter tranquillement le plat?
N'allez vous pas perdre ici cette innocence technique qui nous fait désormais si souvent défaut, à nous auteurs, pour apprécier pleinement la lecture d'un livre de bande dessinée?
Il m'est (il nous est) difficile de parcourir tranquillement les pages d'un confrères sans imaginer ce qu'on aurait fait à sa place pour telle scène ou ce dont manque tel dialogue pour sonner juste.
Je dois avouer que je ne trouve pas un livre de bande dessinée par an capable de m'emporter vraiment, de me redonner ce statut si confortable de simple lecteur.
Vous êtes prévenus.
En même temps, n'oublions pas que, entre chaque case, entre chaque planche, la qualité d'une belle narration se juge finalement à celle de ses soudures.
Lisses et solides, elles garantissent une lecture fluide, qui n'écorche pas l'œil.
vendredi 19 décembre 2008
Communiqué
Les discussions, qui se sont déroulées dans un climat constructif, ont permis à chacune des parties de faire valoir son point de vue.
Il a été convenu que l'auteur -au moins pour quelques jours- mettrait en veilleuse ses tonitruantes déclarations sur les avantages de l'improvisation.
De leur côté, les personnages, qui n'ont pas souhaité céder un atome de leur liberté d'action, ont accepté néanmoins de ne pas étaler sur les pages plus qu'il n'est convenable leurs états d'âme et leurs divagations .
Globalement, il a été admis qu'un récit dont l'inaction s'avère le thème central, demande une rigueur d'écriture supérieure, ce à quoi l'auteur a piteusement opposé que c'était "plus facile à dire qu'à faire "(sic).
Le travail devrait reprendre dès le début de semaine prochaine (ce week-end c'est pas possible, y'a des bûches à fendre).
Il a été convenu que l'auteur -au moins pour quelques jours- mettrait en veilleuse ses tonitruantes déclarations sur les avantages de l'improvisation.
De leur côté, les personnages, qui n'ont pas souhaité céder un atome de leur liberté d'action, ont accepté néanmoins de ne pas étaler sur les pages plus qu'il n'est convenable leurs états d'âme et leurs divagations .
Globalement, il a été admis qu'un récit dont l'inaction s'avère le thème central, demande une rigueur d'écriture supérieure, ce à quoi l'auteur a piteusement opposé que c'était "plus facile à dire qu'à faire "(sic).
Le travail devrait reprendre dès le début de semaine prochaine (ce week-end c'est pas possible, y'a des bûches à fendre).
mercredi 17 décembre 2008
Interlude (suite)
Patience, ça avance.
Comme les petits réglages qui m'occupent ces jours-ci concernent surtout l'intrigue du récit, vous comprendrez que je ne puisse pas vous en parler aisément.
Pour faire court, disons que je me heurte aux dangers de l'improvisation. Et à ce petit jeu (car c'en est un, que j'aime pratiquer), on ne gagne pas toujours.
En l'occurrence, ici, mes personnages commencent à prendre leurs aises avec la ligne directrice que j'avais imaginée au récit. Cette petite pause a pour objet de négocier avec eux.
Pour prendre une image qui vous parlera en ces temps troublés, je suis comme un ministre de l'éducation aux prises avec d'indociles lycéens.
Sauf que moi, les miens, je les aime.
.
mardi 16 décembre 2008
Interlude
Je profite de cette interruption momentanée de l'image pour répondre à quelques questions posées par les plus curieux d'entre vous.
- On me demande de décrire mon "rythme de travail" et ma "journée de travail".
Le module de base idéal de ma journée de travail est la demie-journée, la vraie. C'est à dire quatre ou cinq heures de VRAIE tranquillité sans visite et sans téléphone. Pardon, d'ailleurs, à ceux qui tentent d'établir une conversation téléphonique avec moi dans ces moments-là et qui ont inévitablement le sentiment de s'adresser à un grizzly enrhumé. Il m'arrive par ailleurs d'être un charmant garçon, mais pas quand je bosse.
En une (grosse) demie-journée, donc, je peux crayonner une planche. Une autre demie-journée (pépère) me suffit à l'encrer. Une troisième (compacte; ces jours-là même le chat qui veut sortir pisser n'est pas le bienvenu) pour la mise en couleurs. S'ajoute à ça l'écriture du scénario, absolument vaporeuse et le story-board, (ou "découpage") qui me demande un temps extrêmement variable.
Enfin, outre la vie de tous les jours, divers impondérables ajoutent à cette imprécision: travaux annexes (rares), flemme du matin (chronique), cataclysme planétaire (imminent), etc...
- "Pourquoi ne pas montrer des planches entières?" me demande t-on, dans le fond.
Ha, les petits malins.
Tout simplement parce que ce blog n'a PAS vocation à prépublier le livre en question.
- "Pourquoi ne pas ouvrir les commentaires sur ce blog?" interrogent plusieurs voix.
Parce que je vais parfois me promener sur d'autres blogs. Et que les commentaires y sont souvent assez heu...
Je rappelle cependant que vous pouvez toujours me contacter là.
- Un étourdi me demande la date de sortie du second livre de "Lulu femme nue".
Celui-là, je lui ordonne de recopier deux cents fois le texte qui figure en haut à gauche de la page d'accueil.
Des nouvelles, quand même:
J'ai bien travaillé aujourd'hui et cette petite escale technique devrait être bien moins longue que je ne le craignais de prime abord. Merci encore au mécano Gendrot pour son p'tit coup de main.
- On me demande de décrire mon "rythme de travail" et ma "journée de travail".
Le module de base idéal de ma journée de travail est la demie-journée, la vraie. C'est à dire quatre ou cinq heures de VRAIE tranquillité sans visite et sans téléphone. Pardon, d'ailleurs, à ceux qui tentent d'établir une conversation téléphonique avec moi dans ces moments-là et qui ont inévitablement le sentiment de s'adresser à un grizzly enrhumé. Il m'arrive par ailleurs d'être un charmant garçon, mais pas quand je bosse.
En une (grosse) demie-journée, donc, je peux crayonner une planche. Une autre demie-journée (pépère) me suffit à l'encrer. Une troisième (compacte; ces jours-là même le chat qui veut sortir pisser n'est pas le bienvenu) pour la mise en couleurs. S'ajoute à ça l'écriture du scénario, absolument vaporeuse et le story-board, (ou "découpage") qui me demande un temps extrêmement variable.
Enfin, outre la vie de tous les jours, divers impondérables ajoutent à cette imprécision: travaux annexes (rares), flemme du matin (chronique), cataclysme planétaire (imminent), etc...
- "Pourquoi ne pas montrer des planches entières?" me demande t-on, dans le fond.
Ha, les petits malins.
Tout simplement parce que ce blog n'a PAS vocation à prépublier le livre en question.
- "Pourquoi ne pas ouvrir les commentaires sur ce blog?" interrogent plusieurs voix.
Parce que je vais parfois me promener sur d'autres blogs. Et que les commentaires y sont souvent assez heu...
Je rappelle cependant que vous pouvez toujours me contacter là.
- Un étourdi me demande la date de sortie du second livre de "Lulu femme nue".
Celui-là, je lui ordonne de recopier deux cents fois le texte qui figure en haut à gauche de la page d'accueil.
Des nouvelles, quand même:
J'ai bien travaillé aujourd'hui et cette petite escale technique devrait être bien moins longue que je ne le craignais de prime abord. Merci encore au mécano Gendrot pour son p'tit coup de main.
lundi 15 décembre 2008
Pot au noir
Voilà comment vont les choses:
C'est toujours un peu difficile à dessiner, les premières pages d'un livre. Il faut s'y mettre. Entrer dans l'histoire. S'installer aux commandes. Rester attentif sans rien brusquer.
Cette fois-ci, ça n'était pas particulièrement difficile, puisqu'un tome 1 existait, qui poussait gentiment le second à venir. Alors oui, avouons-le, les premières planches sont tombées assez facilement. Bien sûr, comme toujours, des petites saloperies se glissaient dans certaines cases, qu'il faudra redessiner. Mais globalement, la première vingtaine allait être franchie sans trop de souffrance. Et pour tout dire, poussé par l'alizé de l'accueil fait au premier volume, le second fendait les flots d'un bon train malgré les embruns.
Se méfier, toujours.
S'annonce en effet une zone de petit temps. L'alizé a du mou dans le genou.
Le scénario des scènes à venir mérite, à mon goût, quelques réglages.
J'abats les voiles quelques jours, je retends tout ça soigneusement, et on reprend la mer.
C'est ainsi que nous en étions en fin de semaine à 19 planches, et que nous redescendons aujourd'hui à 18.
Parce qu'un livre qui avance, figurez-vous, ça peut aussi reculer.
C'est toujours un peu difficile à dessiner, les premières pages d'un livre. Il faut s'y mettre. Entrer dans l'histoire. S'installer aux commandes. Rester attentif sans rien brusquer.
Cette fois-ci, ça n'était pas particulièrement difficile, puisqu'un tome 1 existait, qui poussait gentiment le second à venir. Alors oui, avouons-le, les premières planches sont tombées assez facilement. Bien sûr, comme toujours, des petites saloperies se glissaient dans certaines cases, qu'il faudra redessiner. Mais globalement, la première vingtaine allait être franchie sans trop de souffrance. Et pour tout dire, poussé par l'alizé de l'accueil fait au premier volume, le second fendait les flots d'un bon train malgré les embruns.
Se méfier, toujours.
S'annonce en effet une zone de petit temps. L'alizé a du mou dans le genou.
Le scénario des scènes à venir mérite, à mon goût, quelques réglages.
J'abats les voiles quelques jours, je retends tout ça soigneusement, et on reprend la mer.
C'est ainsi que nous en étions en fin de semaine à 19 planches, et que nous redescendons aujourd'hui à 18.
Parce qu'un livre qui avance, figurez-vous, ça peut aussi reculer.
vendredi 12 décembre 2008
Sauf lundi
Nous voici donc arrivés en cette fin de semaine à la planche 19, crayonnée.
Des éditions Futuropolis, par la voix du sémillant Patrice Margotin, me viennent des nouvelles fraîches de la réédition du premier livre de "Lulu femme nue".
C'est mardi prochain qu'elle devrait arriver sur les tables de nos amis libraires, que les derniers exemplaires du premier tirage devraient quitter ce week-end.
Ainsi va le monde de l'édition informatisée. Il est désormais possible d'observer en temps réel la vie commerciale d'un ouvrage, et de connaître, chaque jour, le réassort dont il bénéficie (ou pas).
Une sorte de météo éditoriale.
Le bulletin de ce soir est donc le suivant: le week-end sera agréable, ainsi que la semaine à venir. Vous pourrez sans crainte aller chez votre libraire favori.
Sauf lundi, naturellement.
Des éditions Futuropolis, par la voix du sémillant Patrice Margotin, me viennent des nouvelles fraîches de la réédition du premier livre de "Lulu femme nue".
C'est mardi prochain qu'elle devrait arriver sur les tables de nos amis libraires, que les derniers exemplaires du premier tirage devraient quitter ce week-end.
Ainsi va le monde de l'édition informatisée. Il est désormais possible d'observer en temps réel la vie commerciale d'un ouvrage, et de connaître, chaque jour, le réassort dont il bénéficie (ou pas).
Une sorte de météo éditoriale.
Le bulletin de ce soir est donc le suivant: le week-end sera agréable, ainsi que la semaine à venir. Vous pourrez sans crainte aller chez votre libraire favori.
Sauf lundi, naturellement.
jeudi 11 décembre 2008
Une page de publicité
Vous cherchez un chouette petit film pour Noël?
Vous rêvez de découvrir la casquette de Kris?
Soyez heureux.
Ça y est.
Enfin.
Avril 50, le film de Bénédicte Pagnot vient de sortir en DVD.
C'est une production "Vivement Lundi!"
Vous rêvez de découvrir la casquette de Kris?
Soyez heureux.
Ça y est.
Enfin.
Avril 50, le film de Bénédicte Pagnot vient de sortir en DVD.
C'est une production "Vivement Lundi!"
mardi 9 décembre 2008
Loupe
Agrandir et recadrer des détails de mes cases, voilà un petit jeu instructif.
Ces visages font en réalité à peine deux centimètres sur ma planche, où ils sont des objets graphiques inclus dans la narration de mon récit.
Ici, à cette taille-là, le trait prend l'ascendant sur le sujet, qui s'efface presque, qui se désunit. C'est autre chose. Que je redécouvre.
Bien sûr, ces images ne sont pas faites pour ça. J'assimile ce genre d'expérience à un crash-test. Pour voir où ça pète.
Il faudrait d'ailleurs vérifier l'étymologie du nom "loupe" et du verbe "louper". Je ne serais pas plus étonné que ça s'ils avaient une racine commune.
Oui, bon.
Avis aux oreilles disponibles: Ce mercredi soir, je serai là.
Ces visages font en réalité à peine deux centimètres sur ma planche, où ils sont des objets graphiques inclus dans la narration de mon récit.
Ici, à cette taille-là, le trait prend l'ascendant sur le sujet, qui s'efface presque, qui se désunit. C'est autre chose. Que je redécouvre.
Bien sûr, ces images ne sont pas faites pour ça. J'assimile ce genre d'expérience à un crash-test. Pour voir où ça pète.
Il faudrait d'ailleurs vérifier l'étymologie du nom "loupe" et du verbe "louper". Je ne serais pas plus étonné que ça s'ils avaient une racine commune.
Oui, bon.
Avis aux oreilles disponibles: Ce mercredi soir, je serai là.
lundi 8 décembre 2008
Lulu vs Lulu
Le premier volume de "Lulu femme nue" est en librairie depuis un mois, et l'accueil que semblent lui réserver les lecteurs et la presse est plus qu'encourageant.
Je participe donc avec plaisir à sa promotion.
Et je l'avoue aussi: Un vraie bonne grosse semaine de travail dans mon atelier, sous la seule garde de mon chat (redoutable, du point du vue de certaines mésanges) serait la bienvenue.
Ce sera pour plus tard. Ces jours-ci encore, Lulu 1 va m'empêcher de travailler autant que je voudrais sur Lulu 2.
Pourvu que ça dure.
Je sais, je tiens des propos incohérents (je fais ce que je veux).
Quoi qu'il en soit, voici un extrait de la planche 17, crayonnée ce matin.
Je participe donc avec plaisir à sa promotion.
Et je l'avoue aussi: Un vraie bonne grosse semaine de travail dans mon atelier, sous la seule garde de mon chat (redoutable, du point du vue de certaines mésanges) serait la bienvenue.
Ce sera pour plus tard. Ces jours-ci encore, Lulu 1 va m'empêcher de travailler autant que je voudrais sur Lulu 2.
Pourvu que ça dure.
Je sais, je tiens des propos incohérents (je fais ce que je veux).
Quoi qu'il en soit, voici un extrait de la planche 17, crayonnée ce matin.
vendredi 5 décembre 2008
Voyage en pays judiciaire
Je viens donc de m'essayer au dessin de prétoire, dans le cadre du procès de neuf faucheurs volontaires de maïs OGM Monsanto 810.
Je viens surtout de croiser, encore une fois, la preuve que la réalité nous propose parfois de fascinantes histoires, pleines d'êtres humains incorruptibles, fougueux, hâbleurs, lumineux, mystérieux, faux-jetons, intègres, sournois, émouvants, amusants, courageux, consternants...
Rassemblez tout ça dans un tribunal, posez-leur une vraie question de fond, de celles qui vous engagent entièrement. Laissez mijoter deux jours entiers, entourés de l'affection d'un solide cordon de C.R.S.
Cette fois-ci, et quelque soient les résultats du jugement (attendu en janvier), la recette fut particulièrement goûteuse. Il faut dire que la plupart des individus qui la composaient sont des gens qui redonnent foi dans l'espèce humaine.
Sera-ce le sujet de mon prochain livre? Bah non. Pas forcément. On verra. On peut aussi dessiner sans publier. Ou plus tard. Ou autrement.
Pour l'instant, Lulu.
jeudi 4 décembre 2008
Originaux
Quelques-uns d'entre vous me demandent comment se procurer des planches originales de mes bouquins.
Celles de Lulu ne sont pas à vendre pour l'instant.
Mais vous pourrez trouver de nombreuses autres planches et toutes sortes de dessins issus de mes cartons à la galerie L'Encrage et chez Petits Papiers.
Allez voir.
Celles de Lulu ne sont pas à vendre pour l'instant.
Mais vous pourrez trouver de nombreuses autres planches et toutes sortes de dessins issus de mes cartons à la galerie L'Encrage et chez Petits Papiers.
Allez voir.
mercredi 3 décembre 2008
Infidèle
Nouvelle infidélité à cette chère Lulu: parce que des événements intéressants et significatifs se produisent dans le vaste monde et qu'on ne peut pas toujours faire comme si ils n'avaient pas lieu, pendant deux jours, je pars dessiner au tribunal.
J'espère que les gentils monsieurs en bleu qui campent devant voudront bien me laisser entrer (et sortir).
lundi 1 décembre 2008
Note (quasi) privée
Cette note s'adresse principalement aux personnes qui étaient présentes au Centre Pompidou, à Paris, vendredi soir. Mais les autres peuvent rester.
Chers Pompidoliens, vous l'avez constaté vendredi, réaliser une planche en public n'est pas vraiment chose aisée, surtout quand un Christian Marmonnier affûté à souhait vous pose des questions intelligentes.
Le problème, avec les questions intelligentes, c'est qu'elles exigent des réponses intelligentes si on ne veut pas avoir l'air con, et moi, quand je dessine, je crois bien que j'ai besoin de mettre en veilleuse certaines de mes zones cérébrales pour en solliciter d'autres.
Donc, comme je vous l'ai dit, la planche 16 dont j'ai crayonné les premières cases devant vous porte la trace de ce manque de concentration. Pour rappel, les revoilà:
Je l'ai donc redessinée et terminée, dans mon atelier, avec pour seul public mon chat qui affiche généralement un mépris à peine poli pour mes activités artistiques.
Bon. Je ne prétends pas concurrencer la Chapelle Sixtine avec cette version, mais elle me convient d'avantage.
( Les deux photos qui ouvrent cette note sont issues du blog de Thierry Lemaire, où vous pourrez trouver un résumé de cette soirée)
Chers Pompidoliens, vous l'avez constaté vendredi, réaliser une planche en public n'est pas vraiment chose aisée, surtout quand un Christian Marmonnier affûté à souhait vous pose des questions intelligentes.
Le problème, avec les questions intelligentes, c'est qu'elles exigent des réponses intelligentes si on ne veut pas avoir l'air con, et moi, quand je dessine, je crois bien que j'ai besoin de mettre en veilleuse certaines de mes zones cérébrales pour en solliciter d'autres.
Donc, comme je vous l'ai dit, la planche 16 dont j'ai crayonné les premières cases devant vous porte la trace de ce manque de concentration. Pour rappel, les revoilà:
Je l'ai donc redessinée et terminée, dans mon atelier, avec pour seul public mon chat qui affiche généralement un mépris à peine poli pour mes activités artistiques.
Bon. Je ne prétends pas concurrencer la Chapelle Sixtine avec cette version, mais elle me convient d'avantage.
( Les deux photos qui ouvrent cette note sont issues du blog de Thierry Lemaire, où vous pourrez trouver un résumé de cette soirée)
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