vendredi 9 avril 2010

Péché d'orgueil

Certains auteurs doivent aimer rouler en meute sur les grands axes. C'est ce que je me dis parfois en arpentant les allées d'une librairie.
Pour ma part, quand j'imagine un livre, je cherche un chemin, qui ne serait qu'à moi.
Un chemin cabossé, sinueux, plein de ronces et de pentes abruptes mais un chemin solitaire. On y hésite beaucoup, on se paume souvent. Mais, le front en sueur et les mollets griffés, on jette un regard orgueilleux à tous ces braves gens qui se bousculent sur les autoroutes. Et on se rengorge. Et on gonfle le torse.

Et puis, balade faite, il faut bien convenir que d'autres promeneurs empruntaient aussi le sentier qu'on pensait arpenter seul. Le glorieux chemin était une modeste départementale qui ne nous appartient pas.