Planche 51 mise en couleurs.
Planche 52 crayonnée. Scène de bagnoles.
Parmi les -rares- inconvénients que mon goût des récits contemporains m'oblige à affronter, il y a la bagnole.
Impossible de réaliser une scène de rue sans bagnole.
Dessinateur, je m'y plie sans plaisir, tant ce machin commun n'offre rien d'autre au crayon que sa forme patatoïde infiniment répétée, comme si l'industrie automobile avait désormais élevé le plagiat au rang des beaux-arts.
Scénariste, j'avoue ne pas détester cet objet qui conjugue l'enfermement et l'ouverture sur l'extérieur, et qui impose aux personnages, en même temps que cette immobilité forcée, un mouvement dont l'ampleur et la fluidité peuvent s'avérer profitables au rythme du scénario.
Soudain propulsé à l'essence sans plomb, le récit se met alors à filer comme un dingue à travers la campagne.
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