dimanche 31 janvier 2010

Dénonciation

Vous faites partie de ces gens qui n'aiment pas mes livres?
Vous estimez qu'ils n'ont rien à foutre dans les librairies?
Vous pensez que j'aurais dû faire autre chose de ma vie?

Je vous livre le nom d'un des principaux responsables de l'existence desdits bouquins:


Il s'appelle Baru, il est l'auteur de livres dont je me nourris depuis mon adolescence. Si je fais aujourd'hui de la bande dessinée, c'est, entre autres à cause de lui.
Et comme il vient de recevoir le grand prix du festival d'Angoulême, vous pourrez dès janvier prochain le trouver là-bas pour râler.

Toutes mes félicitations, Mister President.




Un petit tour dans l'univers du Monsieur:

jeudi 28 janvier 2010

Nouveau job

Le Centre National du Livre propose des bourses de création, auxquelles les auteurs de bande dessinée peuvent prétendre pour réaliser un livre.
Afin de choisir les heureux lauréats, le C.N.L. s'appuie sur les recommandations d'une commission, qui examine l'intérêt artistique du projet à soutenir (ou non).
On m'a demandé de devenir membre de cette commission, pour une durée de trois ans.
Amis auteurs, j'ai accepté.

Suis-je corruptible?
Essayez, pour voir.

mercredi 27 janvier 2010

"Pas cette année"

Des nouvelles des choses en cours: L'étui des deux volumes de "Lulu femme nue" est terminé. Ne reste plus qu'à l'imprimer. Et il est beau (je ne vous le montre pas ici, parce que c'est une astucieuse idée de Didier-le-directeur-artistique qui prend tout son sens en trois dimensions) (l'idée, pas Didier, suivez un peu).
Quoi d'autre? Je travaille ces jours-ci sur un projet collectif orchestré par David Magic Prudhomme. En voici une case:

Je démarre aussi (enfin) mon livre suivant.

Je vous ai déjà parlé ICI de l'inévitable migration qui nous pousse aux bords de la Charente chaque mois de janvier malgré le verglas et les frimas.
Cette année, j'ai décidé de faire bande à part et c'est sans me laisser gagner par cette fièvre annuelle que j'écoute mes congénères hâter leurs préparatifs. .
Et à chacun d'entre eux qui me lance au téléphone "On se voit à Angoulême, hein?", je réponds "Pas cette année". C'est d'ailleurs la phrase que j'ai prononcée le plus ces derniers jours.

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lundi 25 janvier 2010

Compte à rebours

Le téléphone a sonné.
Nous entrons dans la dernière ligne droite.
C'est le jeudi 4 février que sera imprimé le second volume de "Lulu femme nue" par la maison Lesaffre, à Tournai, Belgique, vers où convergent actuellement d'imposants semi-remorques chargés de ce beau papier qu'est le Munken 130g, issu des profondes forêts de je sais pas où.

Tous ces arbres sacrifiés pour fabriquer un bouquin, à cause de vous, lecteurs.
Vous devriez avoir honte.

samedi 23 janvier 2010

Entre deux livres



jeudi 21 janvier 2010

Putain, relire...

Pendant que Didier-le-directeur-artistique fignole l'étui qui abritera les deux volumes de Lulu, Fabien-le-chef-de-fabrication met la dernière main aux planches dont il m'envoie un jeu d'ultimes copies avant que tout ça ne parte vers l'imprimerie.
Relire, me demande t-il.



Revues, relues, soupesées, examinées, commentées, ces planches l'ont été de nombreuses fois.
Pourtant, nous le savons. Régulièrement, dès qu'un de nos livres est imprimé et qu'on le relit, une faute (d'orthographe, en général) nous saute à la gueule. Évidente. Elle avait échappé à nos inspections.
Alors moi, ce matin, armé d'un gourdin et d'intentions meurtrières, je la traque. En vain. Saloperie.

Triste gloire des dessinateurs qui écrivent leurs textes à la main, sans l'assistance d'aucun correcteur automatique.

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lundi 18 janvier 2010

Mystérieuse région

Ceux d'entre vous qui ont lu Les mauvaises gens s'en souviennent peut-être. Ses dernières pages abordent ce phénomène étrange qui empêche un coin de la province française, celui où je suis né, d'accueillir UN lycée public pour une population de 100 000 personnes.
C'était le début des années 80. Au siècle dernier.

Depuis, les choses ont doucement -très doucement- évolué. La population est passée à 115 000 personnes et, trente ans après, on aurait pu croire que ce combat, qui n'a jamais cessé, allait aboutir.
Une lectrice ironique me demande aujourd'hui si un tome 2 des Mauvaises gens ne serait pas nécessaire. Elle m'envoie ce lien.

Non, chère Magalie, pas de suite aux Mauvaises gens. Mais si vous voulez en savoir plus sur cette histoire et sur les raisons de ce mystère, vous pouvez aller fouiller .

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samedi 16 janvier 2010

Monsieur Jacques

"Tu fermes ta gueule toute ta vie. La seule fois où tu l'ouvres, c'est quand tu meurs", m'avait dit Lucien entre deux renvois d'une bave sanglante qui lui sortait par la bouche et par les trous de nez. C'était au "Ravin des enfants perdus", tandis qu'il crevait dans mes bras. Il gueulait tout son soûl en cherchant son ventre qui n'existait plus.

Cette phrase vous cueille en première page de Putain de guerre! 1917-1918-1919 de Jacques Tardi et Jean-Pierre Verney.


Et elle nous laisse envisager ce que serait la bande dessinée, qui voit se précipiter dans ses rangs tellement de dessinateurs virtuoses, si elle attirait aussi davantage d'authentiques écrivains.

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jeudi 14 janvier 2010

50 000

"Est-ce que vous êtes célèbre?" me demande cette jeune fille de 13 ans.
Nous sommes dans son collège où je suis venu cet après-midi parler bande dessinée à quelques classes de quatrième.

D'expérience, je le savais: à un moment ou l'autre du débat, cette question viendrait. Question importante, visiblement, à 13 ans.
Et quand je leur demande ce que signifie pour eux le mot célèbre, un grand silence s'installe, doublé d'une sorte de déception: qui est cet inconnu qui ne sait rien des gens connus?

Pendant que j'affrontais ces jeunes gens dépités, l'un de vous en a profité pour faire subir à ce blog sa 50 000e visite. Sans qu'on puisse en tirer une conclusion utile.

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mercredi 13 janvier 2010

Étourdis

"Lulu femme nue", c'est deux livres.
Disponibles bien sûr à l'unité, ils le seront aussi assemblés sous un étui léger, à destination des quelques dizaines de millions d' étourdis qui ont oublié d'acquérir le premier volume. Ainsi, d'un geste, ils pourront réparer cet impair dont j'aurais pu me vexer. On l'a échappé belle.

Une image pour le verso dudit étui.

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samedi 9 janvier 2010

Comme une flamme

1950: Frappé d'une balle tirée par les forces de l'ordre, un jeune homme meurt dans une rue brestoise.
Un autre jeune homme tourne en urgence un petit film sur ce drame. Usé à force de projections, le film disparaît.

2004: Le cinéaste, devenu vieux, voit arriver à lui deux auteurs de bande dessinée, qui veulent raconter cette histoire. Il dit oui.

2006: Le livre est publié. Ses auteurs voit arriver à eux un clarinettiste qui voudrait mettre le livre en musique sur scène. Ils disent oui.

2010. Soixante ans après la mort du jeune homme, dans une salle de cinéma comble, loin de Brest, quatre cents personnes se sont déplacées, malgré le froid, pour assister au spectacle.

À qui s'adressent leurs applaudissements?

vendredi 8 janvier 2010

L'œil et l'esprit

500 ans de peinture. Trois minutes de film.
L'insatiable plaisir de dessiner le visage féminin.

jeudi 7 janvier 2010

Au côtés de Lulu



Joub et moi, heureux papas, sommes fiers de vous présenter la couverture du tome 2 de Geronimo qui sortira (aussi) en mars, chez Dupuis, en même temps que ressortira le tome 1.
Le tome 3 suivra dès le mois d'avril.
Un printemps fertile, comme on aime.

En attendant, ami(e)s poitevi(e)s, sachez que demain soir le concert-Bd "Un homme est mort" sera joué chez vous. Rendez-vous à 20H30 au cinéma TAP.
Si la neige et le verglas veulent bien, j'y serai.

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mercredi 6 janvier 2010

(et le soleil vint)

lundi 4 janvier 2010

La lectrice

samedi 2 janvier 2010

Pousse-toi un peu, Albert.

Je vous en avais déjà touché un mot.
Affichant en couverture l'auguste visage d'Albert Camus, la livraison 592 de l'estimable Nouvelle Revue Française consacre un dossier à la bande dessinée. On m'a confié la charge (et l'honneur) d'y parler du dernier livre de Joe sacco, "Gaza 1956, en marge de l'histoire", publié ces jours-ci par Futuropolis. Je ne vais pas vous en faire la critique ici, puisque j'en ai fait dix pages pour la NRF. Z'avez qu'à lire.

Sachez simplement qu'il s'agit d'un hallucinant travail de 400 pages qui fera date. Un livre à offrir à ceux qui ricanent encore quand on leur parle des possibilités narratives de la bande dessinée en tant que témoignage.

Je vous parle de ces mecs-là parce que j'ai profité de ces quelques jours de relâche pour aller lire ce qui se dit de récent sur les sites et forums spécialisés.
On y croise -et, à ma connaissance, c'est assez nouveau- quelques internautes, souvent anonymes d'ailleurs, qui semblent regretter le temps béni d'avant, celui où la "bédé" était un simple divertissement qui ne se mêlait pas de la marche du monde. Ces braves gens déplorent que les auteurs de maintenant dessinent trop vite, ne s'appliquent pas, ou -plus grave-prétendent faire de la bande dessinée documentaire ou de reportage. Quelle horreur.
Rappelons-leur que la bande dessinée qu'ils conchient ne représente qu'une proportion infinitésimale de la production annuelle, et que l'écrasante majorité de ce qui arrive sur les tables des librairies reste de forme et de propos traditionnels (c'est un mot qui doit leur donner des frissons de plaisir).
Je précise que, de mon point de vue, je n'ai rien contre l'une ou l'autre de ces façons de faire de la bande dessinée. Sacco et Peyo, Neaud et Tillieux sont de grands auteurs.
D'une façon ou d'une autre, ils contribuent tous à faire de la bande dessinée ce qu'elle est, et ce qu'elle devient.

Alors pleurez pas. Et lisez la NRF.

Il ne manquerait plus que Tardi entre à l'Académie Française, tiens.

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