vendredi 30 janvier 2009

Ang(n)oulême



On pourra s'y croiser ce samedi, sur le stand Futuropolis de 15 à 17h, et dimanche de 11 à 13h.

Je participerai également, samedi, à 17h45 à une rencontre autour de la sélection officielle du festival.

Et lundi, promis, Sophie, je me remets au boulot.

Gnous (4, et fin)

Ça y est.
Depuis hier, et jusqu'à dimanche soir, la grand migration est en cours et la fête bat son plein. Les gnous se sont retrouvés sur leur colline sacrée. Les autres animaux décrivent de larges boucles autour du troupeau fébrile, qui étanche ainsi la soif de reconnaissance qui le torture tout au long de l'année.



Les quelques gnous qui n'ont pas encore été happés par ce tourbillon furieux sont sur le point de l'être.
Gnou parmi les gnous, je résiste encore un peu à l'appel. Mais il est vain de lutter contre la loi du sang. Ma gnoutitude me l'impose, je dois rejoindre mes congénères.
Ma gnoue et mes gnounettes le savent et ne m'en tiennent pas rigueur. Elles connaissent pourtant les dangers nombreux que j'encours.
Elles savent aussi que je leur reviendrai épuisé, sale et amaigri. Et comme chaque année, avant de m'effondrer sous mon arbre favori, je ferai le serment devant mes ancêtres de ne plus jamais céder à l'Appel Sacré.



En attendant ce serment impossible, demain, dès l'aube, résigné et joyeux, je m'élancerai à travers la savane, vers la Colline Sacrée où déjà mon esprit m'a précédé.

mercredi 28 janvier 2009

Gnous (3)

La date approche. Tout commence demain. La loi du sang parle déjà.
Les gnous les plus jeunes, les impatients et les chefs de meute sont déjà en route. Tout enivrés de leur éphémère importance, ils abandonnent leur nonchalance naturelle au profit d'une course presque gracieuse dont on ne les aurait pas cru capables de prime abord.
De tous les points de l'espace connu, essoufflés, joyeux et affolés, ils convergent vers le pâturage qui, d'aussi loin que porte la mémoire gnoucienne ( adjectif à vérifier), a toujours été le but ultime de cette migration hivernale.



Ceux qui n'ont pas déjà pris la route ont aussi entendu l'appel. Une fierté inavouée les empêche de se précipiter dans le sillage de leurs congénères déjà partis. Ils piaffent. Ils savent que le jour n'est pas encore venu, mais demain, ha demain...

Les spécialistes du gnou se perdent en conjectures quant à la raison de ce rassemblement dans cette pairie anodine. Pas d'herbe plus grasse qu'ailleurs. Nulle source fraîche d'eau limpide. Pour la plus part des gnous, y parvenir nécessite une course de plusieurs centaines de kilomètres, à l'aller comme retour.
Avant leur arrivée, ce n'est qu'une colline vaguement désertique, où pousse une herbe jaune de qualité moyenne, en quantité moyenne.
Et dès que les premières hordes de gnous s'y installent, tout est piétiné, dévoré en quelques heures. Les traînards ont toujours tord.
Pourtant, chaque année, c'est le même plaisir enfantin qui les fait revenir.

Une autre question ajoute au mystère de cette énigme: pourquoi, à la même période, des centaines de milliers d'autres bestioles -de toutes espèces- , comme aspirées par la course de ces gnous enfiévrés, abandonnent-elles également leurs herbages chéris pour rallier ce même pâturage sacrifié?

Gageons qu'un jour la Science Française saura éclaircir cette question.

En attendant, amis lecteurs, écoutez la pulsation d'une fièvre qui monte.
Demain est un autre jour.

(À suivre)

mardi 27 janvier 2009

Gnous (2)

Souvent farouche, parfois misanthrope, le gnou n'est cependant pas assez stupide pour ignorer qu'il ne pourrait pas survivre dans la nature hostile sans un minimum de liens sociaux avec d'autres espèces animales.

On observe parfois, c'est vrai, des individus particulièrement revêches fondamentalement inaptes à la vie de troupeau. On les reconnaît au fait qu'il consacrent l'essentiel de leur journée à délimiter leur territoire à grands jets d'urine. Cette caractéristique peut prendre une dimension pathologique, chez certains gnous, qui négligent même de se nourrir. On les reconnaît à leur pelage terne, à leurs côtes saillantes et à leur œil vitreux (notons cependant que ces individus ne s'abstiennent jamais de boire, sans quoi il leur serait impossible de borner leur espace vital, on voit ici que le gnou ronchon a oublié d'être con).




Misanthropes ou pas, les gnous mènent une existence paisible et souvent misérable aux quatre coins du territoire. Oh bien sûr, il leur arrive parfois d'envier le sort glorieux du lion ou la stature de l'éléphant, mais, allez, on n'est pas les plus malheureux, et la vie suit son petit bonhomme de chemin.

Pourtant, une fois l'an, ce modeste mammifère lève le mufle au dessus du pré. Et à chaque fois, la savane, qui l'ignore absolument le reste de l'année, se rappelle que les gnous existent. Le jour approche, tout le monde le sent. L'œil du gnou s'allume. Il redresse le buste et gonfle sa creuse poitrine. Bravache, il trotte, la bave au groin, heureux d'être l'objet d'une attention aussi éphémère que circonspecte.
Le pays est immense, mais partout au même moment, les gnous se réveillent. Même le lion superbe, même l'incontournable éléphant doivent l'admettre: Bon sang mais c'est bien sûr, le jour du gnou approche.

(À suivre)

lundi 26 janvier 2009

Gnous (1)

Les gnous sont des espèces d'antilopes ; ils sont herbivores et vivent en troupeau en Afrique. Ce sont des mammifères ongulés. On rencontre des gnous en Afrique du Sud, au Kenya et en Tanzanie.
Ils vivent généralement 20 ans et pèsent environ 250 kilogrammes.





Ceux que je connais sont généralement omnivores. Contrairement à leurs congénères africains, ils renâclent à l'idée de la meute. Ils arpentent seuls la savane aride, en médisant sur le reste du règne animal.
Leur longévité est notablement supérieure à celle indiquée ci-dessus (source Wikipedia). Mais le manque d'activité physique et la déplorable hygiène de vie qui caractérisent l'existence de ces individus les autorisent à envisager, eux aussi les 250 kilos.
Hélas, le plus souvent, avant d'avoir atteint ce poids respectable, trahis par un muscle cardiaque atrophié, ils clapotent dans l'indifférence générale, sans avoir rien vu venir.

Telle est l'âpre existence du gnou contemporain.

(À suivre)

PS: Comme je le subodorais, c'est en vain que j'ai tenté de story-boarder (si si, maintenant ce verbe existe, faut juste que j'en parle à Alain Rey) la suite du second volume jusqu'à la planche 30. La dame n'en fait qu'à sa tête. Tout ça s'est volatilisé.
Donc, en ce début de semaine, j'essaie à nouveau d'atteindre au story-board -et de dépasser, soyons ambitieux- cette putain de page 30.

vendredi 23 janvier 2009

Peine perdue

Le premier tiers de "Lulu femme nue", second livre, est aujourd'hui achevé.

En fonction du temps qui m'a été nécessaire pour en arriver là, les plus impatients d'entre vous pourront s'amuser à calculer combien de mois me prendront les deux autres tiers. Mais ça ne servira à rien, ce bouquin pourrait parfaitement comporter quatre tiers. Révolutionnaire.

Extrait de la planche 25.

mercredi 21 janvier 2009

Je ne chanterai pas

Alors que je travaille sur la mise en couleurs des pages dessinées récemment, je reçois mes exemplaire du "Tour du monde en bande dessinée", publié ce mois-ci par les éditions Delcourt. J'ai réalisé cinq planches pour ce livre collectif.



Douze auteurs, de douze pays différents. Je suis donc sensé y représenter la France.
Heu... j'ai un peu l'impression d'être à l'Eurovision.

PS: Connaissiez-vous le chouette blog d' Éric Chevillard?

lundi 19 janvier 2009

Geronimo & les lycéens

Un début de semaine sans Lulu.



On vous en reparlera bientôt, mais Geronimo, le triptyque que je réalise avec Joub avance bien. Le second volume est presque terminé et j'entame le story-board du dernier. C'est ce qui va m'occuper en ce début de semaine.

S'y ajoute une horde de lycéens nantais que Kris et moi allons affronter demain autour de "Un homme est mort".
Cette rencontre était prévue il y a quelques semaines, mais ces braves jeunes gens l'avaient annulée au dernier moment pour la remplacer par un rendez-vous avec un certain Darkos, à qui ils étaient allés infliger une déculottée dans la rue. Ni Kris ni moi ne nous en étions offusqués.
Hé oui, répandre la bonne parole parmi la jeunesse française (ou la corrompre, comme vous voulez) fait aussi partie de notre activité.

PS: Merci à la librairie BDfugue et et à vous tous, lecteurs d'Annecy, pour votre chaleureux accueil au bord du lac. C'était bien!

vendredi 16 janvier 2009

Profil perdu

Planche 25 encrée.

Je signale, par ailleurs, aux visiteurs haut-savoyards de ce blog que je serai demain à la librairie BDfugue d'Annecy pour une séance de dédicaces.

jeudi 15 janvier 2009

Relâché-concentré



Encrer ne consiste pas simplement, comme on pourrait le croire, à "repasser" à l'encre des traits de crayon.
Pour ce qui me concerne, le crayonné propose, l'encrage dispose.

Au crayon, ce sont des hypothèses graphiques qui tombent à la volée sur la page. Une page crayonnée, c'est le bordel. À l'encre, dans ce labyrinthe de carbone, c'est le choix d'une trace qui s'effectue.
L'encrage requiert donc un relâchement mental et une concentration intense. Ces deux états d'esprit peuvent sembler contradictoires. C'est pourquoi la moindre contrariété peut nuire gravement à cette activité de moine bouddhiste.

Ainsi, ce matin avant d'encrer j'ai fait une erreur: J'ai écouté France Inter.

On y avait invité Jean-Marie Messier, l'ex-PDG de Vivendi Universal.
Ce splendide specimen de grand patron carnivore du Cac40, après quelques années loin des affaires, revient parmi nous, les poches encore pleines, expliquer au bon peuple que le capitalisme financier, finalement,c'est mal et que les paradis fiscaux, houlala. Il avait des tremolos dans la voix. Et les journalistes du service public, fascinés sans doute, le laissaient déblatérer.
Heureusement, un auditeur intervenant à l'antenne a trouvé le mot qui convient pour décrire l'attitude du monsieur: "pornographique".

Mais voilà. Entendre au saut du lit Jean-Marie Messier m'a énervé. Il m'a fallu plusieurs minutes de concentration avant de pouvoir encrer correctement.

C'est pas un métier facile.

Aujourd'hui: 24 encrée donc, malgré le guignol, et 25 crayonnée.

mercredi 14 janvier 2009

Pas que Lulu

Planche 23 encrée, 24 crayonnée. Ça file peinard. Y'a des jours comme ça. C'est presque suspect.

Parce qu'il n'y a pas que Lulu, je voudrais vous signaler l'existence d'une initiative originale:




Ce BD-concert tourne en ce moment et a été donné à Brest il y a quelques temps.
Salle comble, accueil absolument enthousiaste.
Des musiciens jouent en direct et en public devant un astucieux montage vidéo réalisé d'après mes cases de "Un homme est mort".
Présenté comme ça, c'est assez difficile à imaginer.
Vous aurez tous les détails et vous pourrez vous faire une idée du spectacle en découvrant SA BANDE-ANNONCE.

mardi 13 janvier 2009

Considérations météorologiques oiseuses


Planche 22 encrée.


Planche 23 crayonnée.

Cette solide journée de travail fut grandement facilitée par le ciel bas, le brouillard filandreux, et la pénombre humide qui ont régné ici toute la journée.
Ça n'a l'air de rien, mais, a contrario, la longue série de lumineuses journées d'hiver pur qui s'achève n'a pas été aisée à traverser. Pas facile de rester rivé à une table à dessin quand l'extérieur vous appelle ainsi. Mes chaussures de randonnée me faisaient de l'œil près de la cheminée et j'avoue avoir craqué deux ou trois fois.

Je suis constitué à l'inverse des panneaux photovoltaïques: dès que le soleil brille, je deviens improductif.

lundi 12 janvier 2009

Crevasses


Extrait du crayonné de la planche 22.

Enfin, s'ouvre devant moi une vraie semaine vide de toute obligation. J'éprouve une sensation sans doute comparable à celle du skieur, seul sur une crête, s'apprêtant à savourer une longue descente dans la poudreuse vierge. Il sait qu'il y a peut-être des crevasses, mais ça va être chouette quand même (je dis "sans doute" parce que je ne fais pas de ski, ça glisse trop).
Bref.
Le répondeur est armé. Les amis passent au large. Le facteur sonnera en vain. Même le chat a confusément compris qu'il faudrait désormais attendre le soir pour sortir pisser. D'ailleurs la pauvre bête se tordait de douleur devant ma porte depuis plusieurs heures quand j'ai émergé de cette planche.

Autre chose: il y a dix ans cette année, les éditions Delcourt publiaient "La gloire d'Albert", un de mes bouquins passés assez inaperçus avec lequel je m'entends pourtant assez bien.
Je viens de m'en rendre compte en allant me balader ici.

Dix ans.
Ça en fait des heures de ski.
Et des crevasses.

vendredi 9 janvier 2009

Un éclair



Voici un extrait de la planche 21, crayonnée et encrée aujourd'hui.

Aujourd'hui également, discussion constructive avec Claude Gendrot (l'éditeur de "Lulu femme nue", suivez, un peu) autour des modifications récentes que j'ai apportées au scénario pour circonvenir une ou deux petites merdouilles persistant à me gâcher le paysage, notamment là-bas, aux alentours de la page 40 et dans la conclusion du récit.

Après avoir convenu, de façon fort urbaine, que ma nouvelle version améliorait sensiblement mon scénario, l'éditeur me rappelle qu'il avait lui aussi une solution anti-merdouilles à proposer.
Nous constatons ensuite que ces deux corrections présentent de réels avantages et promettent l'une comme l'autre des scènes percutantes qui devraient propulser "Lulu femme nue" vers le prix Pulitzer.
Laquelle choisir?
Pour résoudre ce dilemme, nous mettons sur pied une brillante tactique qui pourrait se résumer ainsi: "Bah on verra bien".

C'est alors qu'une intuition quasi-divine (il y a eu comme un éclair dans mon atelier et cette fois, le transfo EDF n'était pas en cause) m'apporta la solution: Je vais réécrire ces passages en mixant les deux nouvelles versions en une seule scène.
En ces deux points, un peu faiblards isolés, se complètent et se légitiment désormais en s'appuyant l'un sur l'autre.

En quelques sortes, une formule "gagnant-gagnant" comme disait Jeanne d'Arc, ou une de ses descendantes, je sais plus.

jeudi 8 janvier 2009

Écrire, dessiner, raconter?



Story-board, toujours, ce matin.
Ils sont encore fragiles, mais des ponts sont désormais lancés vers les rivages de la planche 30.
Bon, jusqu'à la 27, en tous cas.
La 25, sûr.
Ces planches sont encore dans les limbes, mais leur étoffe s'affine doucement. Une simple brise foutrait tout par terre. On verra bien.
Dessinons, dessinons.
J'ai remarqué que l'acte du dessin, avec la concentration et le détachement qu'il exige, procure parfois une sorte de veille mentale qui permet de régler des problèmes narratifs qui nous semblaient insurmontables quelques heures auparavant.
Dessiner, c'est aussi entrer dans un autre temps, fait de longueur, d'attention et de décontraction.
C'est pour cette raison que je ne peux pas dissocier une hypothétique "étape d'écriture" qui précéderait une non moins hypothétique "étape de dessin".
En bande dessinée, écrire c'est déjà dessiner. Dessiner c'est encore écrire.



Cet après midi, je suis allé écouter le verdict du procès dont je vous ai déjà parlé ici.
Le verdict fut aussi abrupt et caricatural que les débats avaient été riches et profonds. L'histoire continue. Et l'histoire, d'une façon ou d'une autre, devra bien un jour être racontée.

lundi 5 janvier 2009

Chômage technique

Ce matin, bien avant l'aube, je m'apprêtais à affronter une saine journée de labeur, manches retroussées, œil frais, hardi les gars, le 9ème art n'a qu'à bien se tenir.
C'est alors que le transformateur EDF de ma rue rendit l'âme sans crier gare. Paf.
Plus de lumière, plus de table lumineuse, plus d'ordinateur. Tel l'intrépide spéléologue, j'ai bien essayé, quand le jour a pointé son nez, de dessiner à la lueur vacillante d'une lampe frontale.
C'est un peu juste.

J'ai donc consacré cette journée polaire à la discipline dans laquelle, toute modestie mise à part, j'excelle: le rienfoutisme total, le glandage universel. Et sur ce terrain-là, mes cocos, je vous attends sans trembler.



À ceux qui hurleront au scandale, je rappellerai que:
-1) Le rienfoutisme est l'activité à laquelle s'adonne Lulu. Il est donc judicieux que j'y sacrifie moi-même quelques journées pour ne pas perdre de vue l'état d'esprit de mon personnage principal. Cette décision relève donc (aussi) de la simple déontologie artistique.
-2) C'est pas ma faute. Allez vous plaindre à EDF qui, au lieu de préparer l'apocalypse en truffant la planète de centrales nucléaires aléatoires au nom de la Balance Commerciale Nationale, devrait assurer la permanence du 220 volts jusque dans les campagnes les plus reculées, et donc la mienne, y compris par -3°c.
-3) Un des luxes suprêmes de cette activité d'auteur, c'est de pouvoir se dire au réveil (avec ou sans le concours d'EDF) "Ha bah tiens, non, finalement, ce matin, je reste au pieu". Je conseille l'activation de cette prérogative le lundi, par mauvais temps, un nectar, je ne vous dis que ça. En y réfléchissant, c'est peut-être même notre seul luxe. N'y point recourir de temps en temps relèverait du scandale.

Demain, par contre, ça va fuser.

vendredi 2 janvier 2009

Alchimie

Aujourd'hui, story-board.
Kezako?

Pour ce qui me concerne, c'est l'étape du travail qui consiste à passer d"une séquence du scénario à une (future) planche dessinée. C'est une sorte de brouillon, suffisamment clair mais pourtant assez flou pour pouvoir évoluer le plus longtemps possible. Une entité fuyante qui ne doit rien figer. Juste une note d'intention narrative. Pas de dialogues, pas de dessin, seulement une suggestion de cadrages.
Réaliser le story-board d'une séquence, c'est aborder l'étape qui sépare un mode verbal (scénario) d'un mode iconique (planche).
Et, en bande dessinée, à mon avis, c'est là que se joue l'essentiel. C'est là que se synthétise l'alchimie de ce langage bâtard. Dans cet entre-deux étrange, ce no man's land où je ne progresse qu'à l'aide d'un langage hiéroglyphique indéchiffrable par un autre être humain que moi-même (ce qui présente d'appréciables avantages face à une éventuelle tentative d'espionnage).
Je dois d'ailleurs avouer qu'au bout de quarante huit heures, il m'arrive à moi aussi de ne plus savoir déchiffrer le sens de ces croquis.
Ça fait ricaner les gens. Je bosse comme ça, mais sinon, je suis un garçon plutôt stable d'un point de vue mental.



Autre chose, concernant ma note précédente: Des gens m'ont reproché de traiter la revue Télérama d' "infâme revue culturello-bobo-gauche caviar ". Ça m'embête.
Ça signifie qu'ils ont lu ma note au premier degré, et que quelques internautes sont donc repartis de ce blog avec le sentiment d'avoir croisé un sarkoziste dévoué. Hé, revenez, je déconnais, hein.
Ça m'apprendra, tiens.