mercredi 26 août 2009

Une sorte de grippe A?

Geronimo III est donc arrivé aujourd'hui (au story-board) à la page 40. Demain, retour à Lulu.

Puisqu'on abordait hier les étrangetés du statut d'auteur, voici une autre activité qu'on nous propose régulièrement, et à laquelle je cède parfois: la signature d'ex-libris.

Il s'agit d'apposer sa griffe sur plusieurs centaines de sérigraphies (ou de reproductions, en quadrichromie), à la demande d'un libraire, d'un festival ou d'une revue.
Cette tradition, nous explique t-on, répond à une demande de collectionneurs qui seront heureux de conserver, dans leur livre, cette image signée de l'auteur.
De mon point de vue, la collectionnite, quel que soit son objet, s'apparente à une maladie mystérieuse, et un peu inquiétante contre laquelle je me sens totalement immunisé.
Mais bon.
Chacun son truc. Et comme on nous présente la chose sous son jour économique ("Tu comprends, avec l'ex-libris, on en vend deux fois plus"), il m'arrive de céder à cette supplique, même si, comme c'est le cas ici, je ne suis pas personnellement concerné par ces ventes doublées de façon magique.
Me voilà donc cautionnant cette tradition étrange qui laisse espérer aux plus vénaux de ces collectionneurs que cette image -signée par l'auteur, hé!- aura peut-être un jour pris un peu de valeur.



Vient le moment de signer.
Écrire cinq cents ou mille fois son nom génère une sorte de malaise tenace, qui s'installe quand, hypnotisé par l'absurdité de l'exercice, on commence à ne plus comprendre ce qu'on écrit, voire à buter sur les lettres. Ces mots, sensés vous représenter, se vident alors de leur sens.

Et on arrive au bout de l'épreuve un peu nauséeux, sans être certain de savoir encore comment on s'appelle.

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