La page 19 est encrée. La "nouvelle" page 19 serais-je tenté de préciser si celle-ci ne devait pas tant à l'"ancienne" page 19 qui en était restée au stade du crayonné lorsque cette petite séance de réécriture s'avéra nécessaire.
La 19 restera donc à mes yeux une planche de soudure.
Aux vôtres, j'espère que non, en comptant sur une bienfaisante amnésie qui vous laissera lire en toute innocence le livre achevé.
La question reste d'ailleurs entière: est-il bien malin de vous ouvrir ainsi les portes de mon atelier pendant que tout ça se met en place? Je veux dire: Est-ce que le fait d'avoir eu accès aux cuisines vous empêchera de goûter tranquillement le plat?
N'allez vous pas perdre ici cette innocence technique qui nous fait désormais si souvent défaut, à nous auteurs, pour apprécier pleinement la lecture d'un livre de bande dessinée?
Il m'est (il nous est) difficile de parcourir tranquillement les pages d'un confrères sans imaginer ce qu'on aurait fait à sa place pour telle scène ou ce dont manque tel dialogue pour sonner juste.
Je dois avouer que je ne trouve pas un livre de bande dessinée par an capable de m'emporter vraiment, de me redonner ce statut si confortable de simple lecteur.
Vous êtes prévenus.
En même temps, n'oublions pas que, entre chaque case, entre chaque planche, la qualité d'une belle narration se juge finalement à celle de ses soudures.
Lisses et solides, elles garantissent une lecture fluide, qui n'écorche pas l'œil.